Qu'est ce que l'écriture inclusive ?
Qu'est-ce que l'écriture inclusive ?
L'écriture inclusive est une manière d'écrire qui vise à éviter les discriminations de genre en rendant la langue française plus équitable. Ce type d'écriture s'efforce de refléter la diversité et d'inclure toutes les personnes, quelles que soient leur identité de genre ou leur orientation sexuelle. Utilisée à la fois dans le langage écrit et parlé, l'écriture inclusive cherche à lutter contre les stéréotypes de genre et à promouvoir une communication plus respectueuse et égalitaire.
Écriture inclusive définition
L'écriture inclusive se définit par l'ensemble des pratiques linguistiques qui visent à assurer une égalité de représentation des genres dans la langue française. Elle repose sur trois principaux outils : la féminisation des noms de métiers et des titres, l'utilisation de la double flexion (ou accords de proximité) et le recours à des termes épicènes. Contrairement à la langue traditionnelle qui privilégie le masculin par défaut, l'écriture inclusive donne de la visibilité à tous les genres en évitant de perpétuer une hiérarchie implicite entre masculin et féminin.
Quels sont les principes de l'écriture inclusive ?
L'écriture inclusive repose sur plusieurs principes fondamentaux qui cherchent à rendre le langage plus juste et représentatif. Voici les trois principaux principes :
Féminisation des noms de métiers et fonctions
L'un des aspects les plus visibles de l'écriture inclusive est la féminisation des noms de métiers et des titres. En effet, il est de plus en plus courant de voir des termes comme « autrice » au lieu de « auteur », ou « ingénieure » au lieu de « ingénieur ». Cette pratique permet de reconnaître et de valoriser la place des femmes dans toutes les professions et les fonctions sociales.
Pendant longtemps, les femmes ont été invisibilisées dans de nombreux domaines en raison de l'usage exclusif de termes masculins. La féminisation des titres et des métiers est un moyen de rétablir l'équilibre et de donner aux femmes la place qui leur revient dans le langage, et par extension, dans la société.
Utilisation du point médian
La double flexion consiste à utiliser des termes qui intègrent à la fois le masculin et le féminin pour éviter de privilégier un genre par rapport à l'autre. Par exemple, au lieu de dire « les étudiants », on peut écrire « les étudiant·e·s », ce qui inclut à la fois les hommes et les femmes. Cette méthode est particulièrement utilisée dans les milieux académiques et militants.
Termes épicènes et expressions neutres
Les termes épicènes sont des mots qui ont la même forme au masculin et au féminin, comme « élève », « journaliste », ou « artiste ». Utiliser des termes épicènes est une autre manière de pratiquer l'écriture inclusive, car ils ne privilégient pas un genre sur l'autre. Les expressions neutres, quant à elles, évitent d'utiliser des termes genrés lorsque ce n'est pas nécessaire, permettant ainsi une communication plus inclusive.
Pourquoi adopter l'écriture inclusive ?
L'adoption de l'écriture inclusive présente plusieurs avantages, tant sur le plan social que culturel. Elle vise à transformer le langage en un vecteur d'égalité et de respect pour tous les individus, quelles que soient leur identité de genre ou leur orientation. A la base l'écriture prend en compte les personnes cisgenre, mais pas les personnes transgenre et surtout non binaire.
Écriture inclusive et égalité des genres
L'un des principaux avantages de l'écriture inclusive est qu'elle contribue activement à la lutte pour l'égalité des genres. En rendant visible chaque genre dans le langage, elle permet de déconstruire les stéréotypes et de promouvoir une représentation plus équitable des femmes, des hommes et des personnes non binaires dans la société. Cela peut avoir un impact significatif dans divers domaines tels que l'éducation, le monde du travail et les médias, en offrant un modèle linguistique plus respectueux et plus juste.
Controverses et débats autour de l'écriture inclusive
Malgré ses objectifs d'équité et de représentativité, l'écriture inclusive ne fait pas l'unanimité. Elle est au cœur de nombreux débats, opposant ses défenseurs, qui voient en elle un moyen nécessaire de lutte contre les inégalités de genre, à ses détracteurs, qui pointent du doigt ses complications potentielles pour la lisibilité et sa conformité avec les règles traditionnelles de la langue française. Examinons les principales critiques et les arguments avancés dans ce débat.
Lisibilité et complexité de l'écriture inclusive
L'une des critiques les plus courantes à l'encontre de l'écriture inclusive est qu'elle complique la lecture et l'écriture des textes. L'utilisation de signes typographiques tels que le point médian (« les étudiant·e·s ») ou les formulations doubles (« les étudiant·e·s et les enseignant·e·s ») est jugée par certains comme perturbante pour le lecteur, notamment pour les personnes ayant des troubles de la lecture, comme la dyslexie.
Contre-arguments des défenseurs de l'écriture inclusive :
Les partisans de l'écriture inclusive répondent que, bien que ces nouvelles pratiques demandent un temps d'adaptation, elles ne sont pas insurmontables. Ils soulignent que la langue française a toujours évolué et que les usages évoluent avec la société. Par ailleurs, il existe des alternatives à l'utilisation du point médian, comme les termes épicènes, qui sont tout aussi efficaces pour rendre le langage inclusif sans compromettre la lisibilité.
Académie française et les institutions linguistiques
L'Académie française, gardienne de la langue française, a exprimé à plusieurs reprises son opposition à l'écriture inclusive. En 2017, elle a qualifié cette pratique de "péril mortel" pour la langue, arguant que la fragmentation de la langue en plusieurs formes risquait de la rendre illisible et de compliquer l'apprentissage du français pour les enfants et les étrangers
L'écriture inclusive est bien plus qu'une simple tendance linguistique : elle est le reflet d'une prise de conscience croissante de la nécessité de rendre notre langage plus égalitaire et représentatif de la diversité humaine. Bien qu'elle soit encore au centre de nombreux débats et controverses, l'écriture inclusive continue de gagner en popularité et en reconnaissance dans les milieux académiques, professionnels et culturels. En adoptant des pratiques de langage inclusif, chacun peut contribuer à une société plus juste et respectueuse, où chaque individu, quelle que soit son identité de genre, trouve sa place.